
Jusqu’à ce jour, où poussé par cette
pulsion impérieuse de forger une lame, je poussais la porte
de celui qui allait tout déclencher et qui allait mettre
le « feu » dans ma vie.
Georges ERDOS est un homme d’exception, un coutelier de
talent.
En une semaine d’initiation, Il a su m’amener bien
au-delà de mes espérances, sur le chemin de la connaissance
et de l’expression de soi.
Premier
enseignement : LA CONDUITE DU FEU
C’est la base, le début où tous les éléments
se mettent en place.

Deuxième enseignement :
ANTICIPER ET DISTRIBUER
C’est
un vrai casse tête pour celui qui n’a jamais joué
avec l’acier et le feu. Chaque coup de marteau est une
surprise et la surface du métal en porte inévitablement
les stigmates.
L’effort est violent, mal géré ….
On cherche sa place, les coups sont mal ajustés, parfois
hésitants, souvent aléatoires…
Les
lendemains sont douloureux, lourds de courbatures, d’ampoules
et de contractures.
Mais quel bonheur !!!
Troisième
enseignement : ETRE ICI ET MAINTENANT
Concentration,
rigueur, discipline sont les maîtres mots.
Il faut être là et taire son dialogue intérieur.
L’acier possède ses règles qu’il convient
de respecter, chaque geste doit être précis et
pesé.
Ca n’est pas simple lorsque l’on débute…
Trop de stimuli, trop d’informations….
Au
fur et à mesure, l’assurance semble venir et les
coups ne pleuvent plus en cascades aveugles.

Respect des températures
Et
la fin de semaine a claqué comme un coup de marteau.

Georges m’a transmis des connaissances précieuses
qui allaient me pousser vers une très belle aventure.
Quatrième enseignement et non des moindres :
LE
TEMPS PERDU SE RATTRAPPE TOUJOURS
Depuis, j’ai travaillé sans relâches, mettant
en pratique ce que j’avais vu et ce que « je n’avais
fait qu’entrevoir ».
Je
n’ai aucune conviction, aucune certitude, aucune prétention…
je me laisse porter par la curiosité et cette immense
soif de création.
Je veux que chacun de mes couteaux soit un défi, qu’il
soit emprunt de sincérité et de plaisir, qu’il
soit au moment où je le réalise ce que je pourrais
faire de mieux.
J’aime
me poser sur chacun d’eux et prendre le temps de les rêver.